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Le regard de Thomas FOUILLERON et Thomas BLANCHY, commissaires-adjoints de l’exposition.

Le regard de Thomas FOUILLERON, directeur des Archives et de la bibliothèque du Palais princier de Monaco et de Thomas BLANCHY, adjoint au directeur des Archives et de la bibliothèque du Palais princier de Monaco, commissaires-adjoints de l’exposition.

Avez-vous prévu de présenter aux visiteurs des documents uniques, jamais montrés jusqu’à présent lors d’exposition ?

La perspective de l’exposition en elle-même est tout à fait nouvelle et inédite. Elle embrasse une période fondamentale de l’histoire de la Principauté, qui, tombée dans l’abîme à la suite de la Révolution française, se relève une première fois en 1814, résiste à la sécession de 80 % de son territoire en 1848 et bâtit les fondations de son renouveau économique, politique et diplomatique sous le Second Empire. Après 1870, la vie intense créée à Monte-Carlo résonne, en quelque sorte, durant toute la Belle Epoque, comme un prolongement de la “fête impériale”. Beaucoup de documents des Archives du Palais ne sont jamais ou très rarement montrés, en effet. Des œuvres jamais vues sont issues d’une branche collatérale de la famille princière, aujourd’hui allemande.

Les « Napoléon » ont eu un rôle majeur dans l’histoire de la Principauté. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Napoléon Ier doit son ascension et son apothéose à la Révolution française, pendant que les princes de Monaco subissent la Révolution, sont déchus de leur souveraineté par l’annexion de la Principauté à la République française en 1793. Devenus français, les Grimaldi sont des soldats du Consulat et de l’Empire. Le futur prince Honoré V est fait baron de l’Empire et grand écuyer de Joséphine à La Malmaison. Il faut attendre la chute de l’Empire pour que la Principauté soit restaurée dans ses frontières de 1792. Lorsque Louis-Napoléon Bonaparte est élu président de la République française en 1848, Menton et Roquebrune viennent de se séparer de la Principauté, et l’Italie, qui cherche à s’unifier, ne rêve que d’englober Monaco. Napoléon III prête une oreille attentive aux demandes d’aide de Charles III concernant le règlement de cette question par l’indemnisation. Parce que Napoléon III obtient le comté de Nice en échange de son soutien militaire à l’Italie nouvelle, une solution peut émerger. Le traité franco-monégasque du 2 février 1861 permet à la Principauté de survivre en tant qu’État et conditionne son renouveau économique en prévoyant son désenclavement par la route et le chemin de fer.

Pourquoi avoir fait le choix d’apporter tout votre concours à cette exposition originale ?

L’enjeu est évidemment de faire mieux comprendre un moment charnière de l’existence de Monaco, en relation avec ces deux temps particuliers de l’histoire de France que sont le Premier et le Second Empire. Il s’agit de mettre en perspective, tout en proposant une vision incarnée, à travers l’évocation des relations personnelles qui ont pu exister entre les Bonaparte et les Grimaldi. L’idée de l’exposition est en adéquation avec la vocation scientifique et la mission de bonne divulgation générale que s’assignent les Archives du Palais princier depuis leur organisation en 1881