
Passionné depuis longtemps par la figure de Napoléon Ier, j’ai toujours été intrigué par le rôle contrasté de la dynastie Bonaparte dans le destin de la Principauté.
Sous Napoléon Ier, Monaco, annexé par la France en 1793, a disparu de carte de l’Europe. Sous Napoléon III, la Principauté, qui a retrouvé sa souveraineté à la chute du Premier Empire, connaît une étonnante métamorphose qui assure, aujourd’hui encore, sa pérennité.
Souhaitant qu’une exposition rende compte de ces paradoxes, de liens parfois intimes et pourtant méconnus, j’ai eu l’idée d’associer un grand collectionneur, David Iakobachvili, avec des historiens spécialistes des deux Empires et de Monaco.
La Fondation Napoléon et les Archives du Palais princier ont répondu présents. Placée sous le haut patronage de mon oncle, S.A.S. le Prince Albert II, la fresque vivante qui résulte de leur travail conjoint couvre l’intégralité du XIXe siècle.
Elle permettra au public, je l’espère, de mieux comprendre ce qui se noue alors entre Monaco et la France, entre les Bonaparte et mes ancêtres Grimaldi.

Tabatière avec le portrait de l’Impératrice Joséphine, Orfèvre Pierre-André Montauban Miniature — Jean-Baptiste Isabey

Tabatière avec horloge et automate, décorée d’une image de panier de fleurs, avec clé. — Piguet & Capt.

Baron Henri Charles Antoine. Fête officielle au palais des Tuileries pendant l’ Exposition Universelle de 1867.

L’impératrice Joséphine. — Gérard François Pascal Simon, baron. Rueil-Malmaison

Napoléon en costume de sacre — Marie-Victoire Jaquotot 1485

Portrait du Prince Albert Ier. — Ignace Spiridon

Portrait en pied de Charles III. –German Karl Baurle.

Ecritoire de campagne du maréchal Lannes offert par Napoléon I. — Nicolas-Jacques Garnesson

Casque et cuirasse d’officier de carabiniers — Premier Empire

Parure au camées de malachite — Nitot & Fils
Une série graphique originale
Exilé sur l’île de Sainte-Hélène, Napoléon Ier se serait exclamé : « Quelle histoire que ma vie ! ».
Cette phrase pourrait tout aussi bien s’appliquer à chacun des personnages mis à l’honneur dans notre exposition : les princes Honoré V et Charles III, l’empereur Napoléon III et l’impératrice Eugénie, ainsi que bien d’autres figures illustres. Afin de redonner vie aux épisodes marquants de leurs destins, dont certains n’avaient encore jamais été représentés dans les arts visuels, Svetlana Churaeva a réalisé une série graphique originale.
Ses dessins, qui ornent chacune des salles de l’exposition, trouvent un équilibre subtil entre la rigueur historique de la reconstitution et la volonté de restituer toute la poésie des destins entrecroisés des Bonaparte et des Grimaldi.

Une scénographie ambitieuse
L’architecture de l’exposition s’inspire de la géométrie de l’ordre national de la Légion d’honneur.
Créé par Napoléon Bonaparte en 1802, cet ordre a, un demi-siècle plus tard, en 1858, inspiré le prince Charles III pour la création de l’ordre de Saint-Charles. Ces deux distinctions constituent ainsi un puissant symbole du lien entre les deux dynasties.